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Les stratégies de concurrence – La prédation à prix bas : la réticence des autorités publiques
Publié le 7 avril 2015
Les prix bas sont généralement associés à un plus grand bien-être du consommateur et de la collectivité : on parle dans ce cas d’un surplus social, selon les principes des théories micro-économiques.
Dans ce cadre, il peut sembler surprenant pour n’importe quel analyste d’une telle situation que les autorités de concurrence soient concernées par des situations où une entreprise pratique un comportement de prédation à prix bas.
Toutefois, il peut y avoir des circonstances, certes rares, où une entreprise dominante pratique des prix bas avec un objectif anti-compétitif : forcer un rival à quitter le marché ou empêcher un concurrent potentiel d’y entrer.
Dans ce cas, le bien-être social n’est alors augmenté qu’à court terme, pendant la période de prédation. Dès lors que le concurrent se retire du marché, le prédateur augmente de nouveau son prix et le résultat final de la prédation (en cas de succès) n’est autre que de dégrader le bien-être social à long terme en réduisant la concurrence sur le marché.
La prédation constitue donc dans ce cadre un abus de position dominante, condamné aux Etats-Unis sur le fondement de la section II du Sherman Act et en Europe sur la base de l’article 82 du Traité instituant la Communauté européenne.